Que devient un détective privé quand sa secrétaire disparaît ?Pauvre Johnny Spinoza, il fallait y penser avant. Tu le savais : Cunégonde sort la nuit. Elle passe par la fenêtre et ne revient qu'au petit jour. Mais tu croyais délicat de ne pas être indiscret. Jusqu'au jour où le petit matin t'a trouvé seul et sans réponses.Où est-elle ? Qu'allait-elle bricoler là dehors ? L'a-t-on enlevée ? S'est-elle simplement volatilisée ? Peut-être qu'on peut se dissoudre dans la nuit...Pauvre Johnny. Que faire ? Fouiller dans le passé de la belle, retourner ses tiroirs pour y trouver l'accroche d'un indice ? Ou plonger à ton tour dans les ténèbres ? Commence pour toi un ballet de silhouettes et de néons qui transforme la ville en un théâtre d'ombre. La nuit est un monde à part.Les immeubles prennent des proportions, les rues s'enfoncent entre les lampadaires. Des êtres différents, aux préoccupations différentes de ceux du jour, sortent de leur tanière. Il faut croire que Cunégonde était des leurs. Tu commences à comprendre, Johnny, ce que « secrétaire » signifie : non pas juste dactylographe ou archiviste. Cunégonde gardait des « secrets », et le faisait si bien. Trop bien peut-être...Retrouvez le détective décalé Johnny Spinoza dans une nouvelle aventure ! EXTRAIT- Il y a quelqu'un ?Sur la commode, j'attrapai mon revolver. Était-il chargé ? Je n'ai même pas pris la peine de le vérifier. Sans doute que non. De toutes façons, je ne sais jamais où j'ai fourré mes balles.A pas lents, hésitants, je m'approchai de son bureau comme un convalescent. Je tournai la poignée et ouvris d'un coup, canon pointé.Au fond, le lit vide, à demi noyé dans l'obscurité. La lumière qui l'éclaboussait venait du dehors. Les rideaux, les volets n'étaient pas fermés. C'est l'un d'eux qui cognait. Par la fenêtre ouverte, je le voyais battre sa mesure désordonnée, au gré du vent.Ce rectangle livide me glaça les sangs.C'est comme ça que j'appris que Cunégonde aimait faire le mur.
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