L'intégration progressive d'un allemand parmi les pêcheurs de OuessantAprès un séjour de quatre mois à la pointe de Pern sur l'île d'Ouessant en 1907 dans la Villa des Tempêtes - ancien bâtiment hébergeant la trompette de brume à vapeur (1885 à 1900), - Bernhard Kellermann publie en 1910 Das Meer, traduit en français en 1924. L'île (Ouessant - jamais nommée), la mer, le vent, les femmes, les hommes partis sur l'Océan sont la matière de ce roman magnifique et intemporel." Nous avions tout ce que le cour peut désirer. Nous avions des femmes à foison, nous avions à boire, nous avions des tempêtes qui tourbillonnaient à une vitesse de quatre-vingts nouds. Nous n'avions besoin de rien : merci, passez votre chemin... Dans notre île, il n'y avait ni arbres ni buissons. Elle avait l'air d'une chaîne de montagnes tombée en ruines, et tout autour, les écueils râlaient dans le ressac. Mais nuit et jour il tonnait, écoute ! C'était la mer. Il ventait ; le vent criait continuellement, et quand un humain passait sur la lande, il ondoyait comme un drapeau en loques. À toute heure du jour et de la nuit, les mouettes stridaient. L'île et la mer leur appartenaient? "Un roman autobiographique captivant et juste, empli de poésieEXTRAITYann et moi, nous nous mettions sous pression dans un quelconque petit bar ; puis Yann me regardait avec des yeux brillants et humides, et il me bourrait les côtes :- Héhé ?- Bon, disais-je.Yann et moi nous nous comprenions d'une manière quasi mystérieuse.- Mais encore un verre ! Hé, patron, encore un verre, vivement !Nous démarrions. Et aussitôt nous partions à toute allure, comme si c'était une question de vie ou de mort. Nous n'avions pas une minute à perdre.- Seulement, pas de façons, tu entends ? disait Yann. Elles n'attendent que ça...- Tiens ! Disais-je, agacé de la perpétuelle tutelle de Yann.
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